Grâce à une bonne conduite du changement, votre projet obtient les premiers résultats. Mais à cette étape, peut-on considérer que le projet est déjà sur des rails ? Non, toujours pas ! Pour garantir le succès à long terme, il importe de conserver la dynamique.
Après plusieurs mois d’effort, le moment est-il venu de féliciter vos équipes pour les premiers résultats tangibles ? Peut-être. Convient-il de lever le pied ? Surtout pas. Il y a en effet un piège terrible : celui de transmettre implicitement le message que le plus dur est passé et que la suite va de soi. Si le sentiment d’urgence s’évanouit, le mouvement va s’arrêter. Il a été difficile de mettre la machine en route, il faut absolument conserver la dynamique et même l’accélérer.
Les premiers résultats doivent encourager ceux qui ont agi et les motiver à continuer sur cette voie. C’est aussi le moment d’impliquer de nouveaux acteurs encore hésitants pour qu’ils contribuent à l’accélération du changement. Puisqu’on parle de collaboration, on ne peut se satisfaire de quelques personnes seulement qui collaborent plus efficacement. Néanmoins, ces personnes doivent constituer un exemple pour toutes les autres. La mise en place d’une solution de collaboration doit en effet atteindre le maximum de personnes dans l’organisation afin de porter tous ses fruits.
Soyons honnêtes, les premiers résultats sont généralement obtenus avec des cas particuliers : des équipes qui n’avait d’autre choix que de collaborer, des communautés qui existaient plus ou moins, des sujets qui fédéraient suffisamment de personnes… Mais pour la suite, il s’agit d’installer de nouvelles pratiques collaboratives. Pour cela, il va falloir prendre en compte la complexité de l’organisation et ses interdépendances. Il ne s’agit pas de fonctionner comme avant avec de nouveaux outils. Changer une chose implique souvent de tout changer.
Au vu de tous les responsables impactés par le développement des pratiques collaboratives, ce serait un tort pour un responsable de chercher à prévoir et manager tous les changements induits. John Kotter souligne que les directeurs qui s’impliquent doivent avoir une attitude de leader : présenter leur vision et déléguer la mise en œuvre. C’est indispensable pour ne pas se noyer dans les détails, surtout s’il existe plusieurs dizaines d’autres sujets stratégiques à conduire en parallèle. Et cela reste vrai en descendant les niveaux de hiérarchie où d’autres acteurs doivent avoir une attitude de leader pour démultiplier l’impact de la vision.
En termes de collaboration, la maturité des personnes et de l’organisation prendra du temps. C’est donc un long chemin qui commence. Et parfois, il est tentant pour un manager de vouloir organiser les choses seul pour ne pas perdre de temps à dialoguer avec les personnes qui sont pourtant impliquées. Il est utile de rappeler ce beau proverbe africain : « Seul on va plus vite, ensemble on va plus loin ».